Evaluation annuelle : 3 contes qui vous mettent en garde

Il était une fois… 3 erreurs typiques de managers et de dirigeants à l’occasion de leurs entretiens d’évaluation annuelle. Découvrez, si vous l’osez, trois petites histoires qui vous permettront de faire autrement et, espérons-le, de ne pas vous faire dévorer l’année prochaine.

Le prince trop transparent

Il était une fois, au royaume de la tech, Sam, prince CTO, qui était concentré sur sa fin d’année. Entre bilan et projection, il avait beaucoup à faire pour pondre la stratégie parfaite.

Il reçoit alors un mail de la bonne fée exigeant qu’il cale ses entretiens d’évaluation annuelle avant le 10 décembre. Sam sait bien qu’il n’a aucune marge de manoeuvre et s’exécute, bon gré, mal gré.

Il n’a toutefois pas dit son dernier mot… Quand vient le jour du premier entretien, avec lutin 1er, Sam intervient de suite :
“Bon, on est d’accord, tu n’as pas le temps et je n’ai pas le temps pour ces c******** ! On va faire ça à l’arrache sans trop y mettre de réflexion. Ok ?”

Et c’est ce qu’il fit avec toute son équipe…

Mais quelques mois plus tard, ses merveilleux lutins enchainèrent les erreurs, mettant à mal la stratégie de Sam, pourtant si parfaite sur le papier…

Finalement, l’ambiance de travail se détériora et la place de Sam fut sérieusement remise en question. Il y eut deux départs cette année-là, dont lutin 1er, son bras droit. Les dirigeants du royaume, mécontent des résultats, mirent Sam face à sa mauvaise gestion d’équipe.

La morale de cette histoire ?

Agir en connivence avec son équipe pour dénigrer une pratique, intégrée à la culture d’entreprise, peut s’avérer lourd de conséquence. Le “faire pour faire”, de mauvaise volonté de surcroît, n’aidera personne à s’améliorer et pourrait même entraîner une régression très malvenue.


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La reine du copinage

Sarah règne sur son équipe en grande bienfaitrice. Proche de ses ouailles, elle s’attache à partager des moments avec chacun d’entre eux pour renforcer la relation. Alors, quand la bonne fée lui demande de leur faire passer les entretiens d’évaluation annuelle, Sarah est ravie ! En bonne régente, elle tient à commencer avec la dernière arrivée, Blanche. Elle ne la connait pas encore beaucoup et compte bien sur l’entretien pour instaurer une belle relation.

Blanche, de son côté, est un peu craintive. Elle voit bien que Sarah est une reine super sympa, mais elle ne se sent pas vraiment à sa place au sein du royaume… et elle enchaine les bourdes. Ce dont elle a peur ? Que la bonne reine se transforme en ogresse.

Vient alors le jour-j, tant attendu par Sarah, redouté par Blanche. Mais la jeune ouaille se détend vite, constatant que Sarah copine avec elle :
”Ah Blanche, quel plaisir de passer ce moment avec toi ! On va passer un peu plus d’une heure ensemble pour parler de ton travail, mais avant dis-moi, tu ne crois pas que le Grinch, à la compta, gère ses gnomes de façon bizarre ? Déjà, ils ont l’air profondément malheureux et j’ai même entendu qu’ils allaient peut-être s’allier aux nains pour se syndiquer… J’ai noté que tu étais très observatrice et souvent pertinente, qu’est-ce tu penses de tout ça ? “.

Au final, sur une heure et demi d’entretien, la moitié a été consacré à différents gossips. Quant aux erreurs de Blanche ? Sarah n’avait pas de doute :
“C’est sûr que ce n’est pas parfait, mais j’ai toute confiance en tes capacités, tu vas te réajuster par toi-même une fois que tu auras pris tes marques”.

Malheureusement, le monstre Audit a décidé de rendre une visite au royaume de Sarah et… les calculs n’étaient pas bons… notamment à cause du travail de Blanche. Conséquence ? Sarah est mise sous tutelle et Blanche, priée de retourner dans sa chaumière.

La morale de cette histoire ?

Gare au copinage… surtout avec de petites ouailles juniors qui ont davantage besoin de cadre, de feedbacks, voire de recadrage plutôt que d’une bonne copine avec qui passer du temps. Dire les choses, surtout quand elles ne sont pas bien faites, confère à la reine bien plus de maîtrise sur son royaume.

Le lord qui n’avait pas le temps

Voici un lord, qui avait monté son domaine de toute pièce, ce dont il était très fier ! Pour rejoindre ses terres prospères, de nombreux travailleurs compétents se présentaient régulièrement.

Mais alors que la fin d'année approche, le roi législateur impose à tous les lords de faire passer des entretiens d’évaluation annuelle à leur travailleurs. Le chef de notre histoire n’a alors pas d’avis sur la question :
“Après tout pourquoi pas, le seul problème, c’est qu’il y a beaucoup à faire et c’est un temps que je n’ai pas, tout comme ceux à ma charge”.

C’est donc sans grande ambition qu’il cale les rendez-vous avec chacun, sur un format réduit et autant se le dire, en faisant le strict minimum, c’est-à-dire pas assez.

Les travailleurs eurent vent que dans les autres domaines, les rendez-vous se passaient autrement. Leurs lords prenaient le temps de voir avec chacun des travailleurs ce qu’ils avaient bien fait et ce qu’ils leur restaient encore à accomplir pour s’épanouir pleinement au sein du domaine. Les voilà donc frustrés de savoir que chez eux, une telle attention leur a été refusée.

Et c’est alors que notre lord fit face à une vague de départ sans précédent ! La majorité de ses travailleurs immigraient dans les domaines alentours, à la recherche d’un chef qui aurait du temps pour eux. Le domaine était clairement mis à mal, d’autant que la rumeur se répandait et que personne de nouveau ne se présentait pour remplacer les départs.

Le lord fut contraint de faire une annonce publique, reconnaissant son erreur et promettant de faire autrement à l’avenir.

La morale de cette histoire ?

Prendre le temps de faire le bilan avec chacun de ses travailleurs, c’est leur accorder l’attention qu’il mérite. C’est souvent un rendez-vous qu’ils attendent pour faire le point avec leur chef. Attention à ne pas leur refuser.

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